Flowman a écrit : ↑14 nov. 2017, 17:25
Pertinent comme analyse, mais les clubs italiens ont-ils les moyens matériels de se baser sur la formation ? C'est une vraie question hein: au niveau de l'infrastructure, des staffs médicaux, de l'organisation,... y'a t-il un avenir pour les jeunes joueurs à moyen terme en Italie ?
En Espagne il me semble que ça commençait déjà à sérieusement bouger dès le début des années 2000, avant que la crise de les frappe violemment, tu penses que dans les conditions actuelles, les espagnols seraient capables de faire la même chose ?
Et puis, rien à voir avec les conditions économiques mais cette fois sociale: je remarque que l'Allemagne, qui se caractérise par une population de plus en plus âgée, sort de plus en plus de jeunes talents d'origine étrangère (notamment turque). Est-ce que ce ne serait pas le pari de compter sur les immigrés qui serait en train de payer ?
Concernant ta première question, je pense que les clubs ont les moyens d'assumer ces investissements dans la formation pour peu qu'il y ait une véritable volonté derrière, c'est avant tout une question de gestion. Sur un marché des transferts de plus en plus insoutenable, le fait de basculer une part de budget conséquente sur la formation plutôt que dilapider ces finances dans le recrutement de quelques joueurs expérimentés au niveau douteux, ça s'avère au final rapidement plus rentable autant d'un point de vue sportif, avec une philosophie de jeu mieux intégrée et des automatismes facilités, que d'un point de vue financier. Ce que réalisent les clubs espagnols de moyen/faible envergure et leur développement est assez révélateur a ce niveau.
Le coût de formation d'un joueur, malgré tout ce que ça entraine en immobilisation infrastructurelle et organisationnelle, ou encore le déchet qu'il peut y avoir, est au final moins couteux que le coût de son recrutement une fois formé.
Par exemple, malgré toutes les critiques qu'on peut faire de l'ancienne direction du Milan, on peut tout de même saluer les efforts qui ont été faits pour la formation et avec la sortie des Donnarumma, Locatelli, DS (qui fut rentable en terme de prix de vente), etc... ça s'avère payant même si nous sommes quelque peu gêné par l'absence d'équipes B ainsi que le manque de qualité d'éducateur de nos coachs successifs depuis Allegri (qui était très bon pour lancer les jeunes). Pourtant, le budget formation occupe seulement aux environs de 5% de nos dépenses de mémoire, ce qui est loin de justifier l'ampleur de nos déficits causés par une très mauvaise gestion de l'équipe première tant en transfert qu'en masse salariale (l'analyse ne porte que sur les exercices avant le rachat).
Le souci en Italie dans ce domaine m'apparaît plus organisationnel et inhérent aux mentalités plutôt qu'infrastructurel et de facto économique. Après, il ne faut pas sous-estimer la spirale de l'échec de la Squadra et des clubs qui peut finir par entrainer une baisse massive du nombre de licenciés, si cette situation perdure, le risque est présent et c'est pour cela qu'il est urgent d'agir.
Concernant l'Allemagne, tu as entièrement raison, la politique migratoire qui y est opérée et l'importance de l'intégration par le sport s'est avérée très payante en effet. Après en contre-exemple, il y a l'Espagne où on ne peut constater aucun lien qui ne s'est opéré a ce niveau...
Dieano a écrit : ↑14 nov. 2017, 17:45
Je suis d'accord avec tout sauf le passage où tu parles de la frilosité d'aligner des jeunes en Serie A.
Dans le fond tu as raison, sur la durée ça paiera forcément mais le besoin de résultats est immédiat en foot, prends l'exemple de Milan, on a investi énormément dans ce mercato et on se retrouve avec un des effectifs le plus jeune des 5 grands championnats, résultat on piétine parce que nos jeunes joueurs n'ont pas l'expérience nécessaire pour s'acclimater directement à un nouvel environnement et que ceux qui sont sensés les guider (Bonucci, Biglia) ont des retards à l'allumage.
Nos jeunes sont trop tendres et se font bousculer par des joueurs parfois moins bons qu'eux mais qui ont toutes les ficelles du métier.
Actuellement aligner trop de jeunes c'est se tirer une balle dans le pied.
La solution doit venir de la Fédération, outre la mise en place d'équipes B, il faudrait une sorte d'arrangement tacite (car ce serait pas loin de l'illégalité) qui impose un nombre de jeunes et d'italiens sur la feuille de match.
Lorsque je traitais du cas Milan brièvement, c'était plus pour dénoncer les cas où on a pu bloquer un Cristante qui montrait un bon potentiel pour prendre un Essien vraiment au bout du rouleau et apportant moins malgré son expérience, un Suso pour profiter de la sacro-sainte expérience de la Serie A de Cerci ou encore cette peur de la jeunesse qui a menée a prendre des Mesbah, Taiwo, Lapadula, etc... n'ayant rien a offrir malgré leur expérience. Quand on voit l'argent que ces joueurs ont coûté pour un apport sportif insuffisant pour considérer qu'ils répondaient au besoin du résultat immédiat, ça démontre combien cette frilosité envers la jeunesse a pu atteindre un niveau aberrant.
Pour reprendre un point de vue plus général de la situation, je pense que les clubs du ventre mou/bas de tableau en Serie A gagneraient a se lancer dans plus de formation et accorder plus de temps de jeu aux jeunes, a l'instar des clubs d'égale envergure en Liga, plutôt que de compter sur des joueurs en fin de carrière a bout de souffle, et l'Italie y gagnerait aussi.
En exemple de cette frilosité, il y a le Chievo dont je n'ai pas souvenir d'un jeune talent qu'ils auraient réussi a sortir ou a dénicher sur ces 10/15 dernières années car préférant toujours aligner des équipes d'une moyenne d'âge assez élevée pour des résultats vraiment peu enthousiasmants.